Départ de l’hôtel de St Lupicin : dans la voiture, maman ne dit rien, ce qui est assez inhabituel, elle devrait être en train de nous dire qu’on va être en retard. Ma sœur et témoin, elle, me dit plusieurs fois qu’elle est très fière de moi, ce qui est inévitablement suivit de larmes qui me montent aux yeux et que je peine à refouler. Je finis par lui demander de me parler d’autre chose et s’en suit un long monologue où elle me parle de tout et n’importe quoi sans discontinuer.

On arrive dans la rue principale de Lavans et papa klaxonne à tout va comme ma belle famille lui a conseillé de faire, et, tout à son tintamarre, loupe le tournant pour aller à la mairie ! On fait demi-tour et on fini par arriver à bon port (toujours en klaxonnant !!)

Du point de vue des invités qui nous attendaient sur le parking et dans la petite salle des mariages, ça a donné :

Boiiiink, boink, boiiink, boink, BOIIIIIIIINK BOINBOIIIIIINK, boiiink boink boiink boiiiiinnk boink….

Silence…

Boiiiink, boink,boiiink, boink, boiiink, boink BOIIIIIIIINK BOIINK !

 Papa se gare un peu n’importe comment malgré que je lui demande un coin discret pour que je puisse sortir et remettre la robe droite avant qu’on ne me voie car dans la voiture, avec les cerceaux, la jupe est toute tournée devant derrière ! Il remet le moteur en marche, va un peu vers la droite, un peu vers la gauche, tout perdu ! Après une bonne respiration, il voit enfin la place de parking à trois mètres de la, orientée comme il faut. Peine perdue, une amie de la fac’ est là avec son appareil pour me mitrailler…

On descend de voiture (je remets ma robe droite, tapote le pli plat devant) et mon père me donne le bras. On fait trois pas et je le lâche, fais demi-tour, fonce vers à voiture pour me débarrasser de mon chewing-gum dans les mains de Ann – les témoins sont faits pour ça, non ? Et hop, retour au bras de mon père.

Je suis de nouveau très émue de voir tous le monde dehors qui m’attend et me sourit, je fonds en larme et tente de me calmer au plus vite. Les photographes d’un jour s’en donnent à cœur joie, surtout que mon père marche trèèèèèèèèèèèèèèèèès lentement pour que tout le monde ait le temps de faire son cliché !!

On entre dans la mairie, il y a encore plein de monde qui me sourit et je manque encore de pleurer en voyant ma marraine.

On entre ensuite dans la salle des mariages. Mon papa me lâche le bras (ou c’est moi ?) et je m’approche de Patrick, il est très beau, me sourit et me dit que je suis belle et devinez quoi ? Je me remets à pleurer ! De vrais sanglots, cette fois, mais je fini quand même par me calmer.

Ann a disparue, retenue par de la famille, sans doute. Je dois aller la chercher, on ne pourrait pas commencer sans elle !

Le maire commence son discours et rends un très bel hommage à ma belle famille qui a souvent été bénévole, ils ont participé à l’orchestre municipal (tous !!!) de longues années et mon beau-père a même été conseiller municipal (pour la petite histoire, c’est lui qui a officié pour le mariage du premier de ses fils à avoir fait le grand saut) Patrick est tout ému, moi je regarde mes beaux-parents et je suis fière et intimidée de rentrer dans cette famille très généreuse.

Nous répondons aux questions rituelles et le témoin nous passe les petits sachets avec nos alliances. On commence à trifouiller les rubans quand le maire nous interrompt : nous devons signer d’abord. Tout le monde rit de bon cœur, je fais même une petite blague et l’adjointe renchérie. Nous signons. Heureusement que l’on signe deux jeux de papiers car au premier coup, très studieuse, j’oublie de poser pour les photos !

Nous parafons aussi une grosse liasse de papier et nous devons encore attendre le maire qui, lui, signe une quantité impressionnante de bulletins de mariage,

Nous pouvons enfin échanger les alliances et le bisou rituel, et être légalement déclarés mari et femme.